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Chroniques de l’après croissance, par Christian Laurut – Chronique n°5 – Rubrique : L’impasse comptable – Sujet : Le mirage du PIB
Après avoir parlé de physique, nous allons aujourd’hui parler de comptabilité. Pourquoi ? Eh bien parce que, parallèlement à la physique qui est une science étudiant les lois du déroulement des processus naturels, la comptabilité, elle, est une science qui étudie la rentabilité de tout type de processus, qu’il soit d’origine naturelle ou qu’il soit créé de toutes pièces par l’homme.
Cette rentabilité, que la comptabilité étudie, c’est tout simplement la différence entre le résultat chiffré d’un processus ( résultat chiffré que la comptabilité appelle « produit ») et le coût chiffré des moyens mis en œuvre au cours du processus considéré, pour obtenir ce résultat ( coût chiffré que la comptabilité appelle « charge »).
Cette différence entre « produits » et « charges » donnant soit un solde positif appelé « bénéfice », soit un solde négatif appelé « déficit ».
Au niveau de la société industrielle croissanciste dans son ensemble, ou au niveau d’une collectivité particulière, comme une nation (la France, par exemple), l’enjeu de la comptabilité, d’une vraie comptabilité sera donc de déterminer si le système économique en place est générateur de bénéfice ou de déficit, en termes purement objectifs, c’est à dire en prenant en compte les coûts exacts, les coûts réels des actions engagées, et non pas en termes subjectifs, prenant en compte par exemple les incidences psychologiques et mentales du système étudié, sur l’individu ordinaire.
Eh bien, nous devons à la vérité de dire qu’une telle approche n’existe pas, c’est à dire que la société industrielle croissanciste ne tient pas de comptabilité de son activité économique. Et cette constatation est d’autant plus surprenante que la tenue de comptabilité est exigée par les maîtres du pouvoir oligocratique croissanciste en tant que loi coercitive s’appliquant sur tout individu ordinaire, ou groupe d’individus, entreprenant une activité de production.
Cette obligation comptable, s’imposant à l’entrepreneur ordinaire, eh bien l’Etat (c’est à dire l’entité dirigée par ceux que nous avons dénommés les maîtres du pouvoir oligocratique croissanciste), l’Etat s’en exonère, ne livrant au bon peuple que des bribes, des fragments de comptabilité, habilement falsifiées afin de masquer le résultat globalement déficitaire du système économique qu’ils ont mis en place depuis le milieu du 19ème siècle et qu’ils promeuvent depuis inlassablement.
Le plus éminent représentant de ces bribes, de ces éléments fragmentaires de comptabilité, c’est, bien entendu le célèbre PIB (Produit Intérieur Brut), cet indice magique, nous pourrions même dire divin, à tel point que son étude pourrait relever purement et simplement de la théologie.
En réalité, cet indicateur économique n’est qu’un « agrégat » des comptes nationaux et, en terme de comptabilité générale, il est ce qu’on appelle un « solde intermédiaire de gestion » , ne reflétant que le résultat intermédiaire d’un processus de production, mais certainement pas le résultat global, et surtout final de ce processus, ce dernier ne pouvant être calculé qu’à l’aide d’un bilan et d’un compte d’exploitation, comme pour toute entreprise de production.
Mais il est clair qu’en proposant un mauvais outil de mesure de l’activité économique, le PIB, l’objectif des gestionnaires de la société croissanciste est clair : il s’agit de faire croire au peuple que tout va bien alors que, au contraire, la banqueroute est proche.
En droit de l’entreprise cela s’appelle « présentation de faux bilan », cette technique étant généralement utilisée par les gestionnaires membres d’un conseil d’administration pour tromper leurs associés et espérer ainsi conserver leur mandat.
Dans le cas de figure qui nous intéresse les associés sont les citoyens et les membres du conseil d’administration sont les gouvernements des différents pays. De la même façon que pour les mandataires d’entreprises qui dépendent du vote annuel des actionnaires, l’objectif unique des politiciens professionnels qui composent les gouvernements est de se faire élire et réélire à chaque échéance électorale par les citoyens.
Nous ne craignons donc pas d’affirmer que les gouvernements de la société industrielle croissanciste présentent à leurs citoyens des faux bilans, et même pire, pas de bilan du tout, puisque leur rendu de comptabilité se limite au tristement fameux PIB, indice très partiel et peu significatif de la bonne santé d’un mode de production économique. Nous allons bien sûr détailler et argumenter tout cela.
Commençons par voir ce qu’est réellement le PIB ?
Ce fameux « PIB », qui est reconnu comme seul indicateur de la croissance, aussi bien d’ailleurs par les croissancistes que par certains décroissancistes mais ceci est un autre débat, peut se calculer selon trois méthodes, qui devraient, théoriquement, chacune donner le même résultat :
1ère méthode : le calcul par les dépenses
2ème méthode : le calcul par les revenus
3ème méthode : le calcul par la valeur ajoutée
Pour la simplicité du raisonnement et dans le cadre du caractère synthétique de cette chronique, nous ne retiendrons que le calcul par la valeur ajoutée qui est le plus significatif du point de vue comptable.
Ce calcul simplifié dit que le PIB c’est la somme de toutes les valeurs ajoutées des biens produits dans un pays, c’est à dire à la valeur de la production globale , (c’est à dire au chiffre d’affaires du pays), diminuée de la consommation intermédiaire[], cad la valeur des biens et services incorporés au cours du processus d’élaboration de la production.
Mais à quoi sert réellement le PIB ?
A en croire le livret de l’INSEE (Institut National des Statistiques et Etudes Economiques) intitulé précisément « A quoi sert le PIB ? », ce dernier serait « un indicateur de santé de l’économie française ».
Ceci veut dire en termes clairs qu’une augmentation du PIB d’une année sur l’autre est un indicateur de bonne santé de l’économie sur la période considérée, et, en revanche, qu’une diminution du PIB est un indicateur de mauvaise santé.
Traduit en termes d’économie politique une augmentation du PIB d’une année sur l’autre s’appelle la croissance, et si l’on en croit l’INSEE cela signifie une bonne santé pour l’économie.
Inversement une diminution du PIB d’une année sur l’autre s’appelle la décroissance, et si l’on en croit l’INSEE cela signifie une mauvaise santé de l’économie
L’équation oligocratique croissanciste est donc clairement posée :
augmentation du PIB = croissance = bonne santé
diminution du PIB = décroissance = mauvaise santé
Le problème, eh bien cette équation est fausse, tout simplement parce que le PIB n’est pas forcément un indicateur de bonne santé économique d’une collectivité, pour la simple raison qu’il n’est, comme indiqué tout à l’heure, qu’un solde intermédiaire de gestion de la comptabilité nationale et qu’il néglige de faire apparaître la donnée essentielle, à savoir le résultat d’exploitation de l’activité globale.
En effet, un solde intermédiaire de gestion n’est pas obligatoirement corrélé avec le résultat final d’exploitation, en ce sens qu’une entreprise peut très bien avoir une faible valeur ajoutée mais, a contrario, générer un substantiel bénéfice d’exploitation.
Inversement une forte valeur ajoutée peut très bien s’accompagner d’un déficit d’exploitation.
Cette affirmation peut surprendre, et pourtant. Reprenons la défintion du PIB : valeur de la totalité des biens et services produits dans un pays − valeur de la totalité des consommations intermédiaires (cad les biens et services utilisées pour produire ou fabriquer ces biens et services finaux)
Avec cette formule nous voyons tout de suite que la variation PIB est liée à deux facteurs,la valeur de produits finaux et la valeur des consommations intermédiaires et pas à un seul comme on le croit souvent : uniquement la valeur des produits finaux.
J’ai déjà montré, lors d’une chronique précédente, la chronique n°1 intitulée « Pourquoi décroître ? » et à l’aide d’un exemple simple et caricatural, mais rigoureusement exact sur le plan comptable, comment et pourquoi le PIB se révélait être un indice extrêmement équivoque quant au critère de bonne ou de mauvaise santé d’une économie
Nous avons vu que, sur la durée, la croissance ou la décroissance du PIB, d’un exercice sur l’autre, n’était pas obligatoirement symétrique de l’évolution du résultat d’exploitation global.
Autrement dit, que nous pouvions très bien avoir un PIB, qui augmente et un résultat qui diminue dans le même temps, autrement dit un déficit d’exploitation qui augmente parallèlement à un PIB qui augmente, donc à un état de croissance. Ce qui revient à dire que nous pouvons très bien avoir de la croissance et du déficit en même temps, c’est à dire corrélativement, mais également consubstantiellement ou causalement, c’est à dire que, au final , une croissance qui crée du déficit d’exploitation.
Eh bien nous voici donc arrivé au cœur du problème, car c’est exactement ce qui se passe depuis plusieurs dizaines d’années si nous étudions objectivement les données chiffrées de la « Société Industrielle » qui, depuis le premier choc pétrolier présente un PIB en progression d’année en année (bien qu’en sensible ralentissement depuis une décennie), mais qui, en revanche et nous verrons cela dans une prochaine chronique, accuse un résultat d’exploitation en diminution constante durant cette même période.
Cette nouvelle affirmation que « le résultat d’exploitation de la société industrielle est en diminution constante » peut également surprendre, parce que, dans la réalité, la comptabilité nationale ne livre pas de compte d’exploitation à ses administrés, ni de bilan et que, pour arriver à cette conclusion il est nécessaire prendre en compte des postes comptables que le seul PIB ignore, et nous pourrions même dire : « ignore volontairement. »
L’identification de ces postes comptables occultés par les maîtres du pouvoir, vous en conviendrez, n’est pas chose aisée pour le citoyen ordinaire qui doit se contenter des seules données chiffrées qu’on veut bien lui délivrer par le canal de la communication officielle.
Car il est clair, que les gestionnaires de la société industrielle, hésitant naturellement à présenter à leurs actionnaires, c’est à dire à nous les citoyens de base, un résultat comptable en « décroissance » d’une année sur l’autre, ont tout naturellement opté pour la mystification, c’est à dire confondre PIB et résultat d’exploitation.
Il est à noter que ce tour de passe-passe n’est possible que dans un système où une poignée d’individus contrôle la diffusion de l’information économique officielle.
C’est ainsi que la présentation de faux bilans, qui est un stratagème connu mais peu utilisé dans la gestion d’entreprise ordinaire (parce que excessivement risqué d’un point de vue judiciaire), est par contre devenu la règle dans la gestion politique des nations depuis la fin des trente glorieuses, et la généralisation de l’utilisation médiatico-politique du PIB, par des gestionnaires assurés de leur parfaite impunité.
Mais c’est pourtant ce que font régulièrement nos dirigeants politiques car leur motivation est bien claire : il s’agit, pour eux, de présenter un bilan de gestion positif afin de se faire ré-élire par leurs actionnaires, c’est à dire par nous, les citoyens de base.
Mais pour cela, ils leur faut nous présenter un bel indice symbole de bonne santé et de saine croissance, c’est à dire un PIB habilement maquillé pour une lecture facile et apaisante par des citoyens peu au fait des réalités comptables.
Alors comment les maîtres du pouvoir oligocratique croissanciste s’y prennent-ils pour opérer cette falsification ? Eh bien ils emploient tout simplement l’une des techniques mensongères parmi les moins risquées : celle du mensonge par omission. Ils omettent tout simplement de comptabiliser les ressources naturelles finies (que nous avons dénommés RNF) à leur juste valeur et nous allons voir comment,…
Comment est opéré le maquillage du PIB par la valorisation tronquée des RNF
Car le PIB, notamment dans son calcul par la valeur ajoutée (le plus significatif d’un point de vue comptable), ne valorise les matières premières qu’à leur coût d’achat, ce dernier ne représentant en réalité qu’une partie du coût réel, l’autre partie étant ce que nous dénommerons le coût intrinsèque et qui correspond à la valeur théorique de la matière première lorsqu’elle se trouve au sein de l’écorce terrestre.
Si nous nommons Cr le coût réel, Ci le coût intrinsèque et Ca le coût d’achat composé par les frais d’extraction et de transport additionnés de la marge prélevée arbitrairement par celui qui a élu domicile au-dessus de la ressource considérée, nous obtenons l’équation suivante :
Cr = Ci + Ca
Nous pouvons alors déduire de cette hypothèse, que la formule permettant de calculer le PIB traditionnel par la valeur ajoutée qui s’écrit :
PIB = chiffre d’affaires (ou valeur de la production) – coûts directs intervenants dans la production (bien ou service)
==> devrait être ré-écrite comme suit :
PIBcroissanciste = Chiffre d’affaires – consommations intermédiaires
ou développée ainsi :
PIBcroissanciste = Chiffre d’affaires – consommation de matières – autres consommations
puisque n’oublions pas que les consommations intermédiaires peuvent être composées de matières, mais également de services immatériels
et chiffrée ainsi :
PIBcroissanciste = Chiffre d’affaires – quantités matières x Ca – autres consommations
Or, si nous voulons chiffrer le PIB à sa juste valeur, nous devons rectifier le coût des matières premières en faisant intervenir le fameux coût intrinsèque (coût omis volontairement par les maîtres du pouvoir oligocratique croissanciste).
Ce qui nous donnerait ceci :
PIBréel= Chiffre d’affaires – quantité matières consommées x (Ca + Ci)
– autres consommations
Soit, en résumé :
PIBréel = PIBcroissanciste – Qté matières consommées x Ci
Nous voyons donc très clairement que la comptabilisation de la valeur réelle des RNF dans le PIB entraînerait une diminution de ce dernier, en valeur absolue, mais également en valeur relative eu égard au fait que la valorisation du Ci est vouée à augmenter sans cesse au fur et à mesure que le stock global de RNF ira en s ‘épuisant et eu égard également au fait que, dans le même temps, le TREM, c’est à dire le taux de retour énergétique (dont nous avons déjà parlé lors de la chronique sur l’impasse physique), mais cette fois élargi à la matière est voué à diminuer inexorablement, donc à renchérir indéfiniment aussi bien le coût marginal d’obtention des RNF que leur coût intrinsèque.
Toutes ces considérations renforcent encore notre réfutation du PIB, attention soyons bien clair, il s’agit d’une réfutation de son mode de calcul actuel et non pas de l’intérêt qu’il pourrait avoir en tant que solde intermédiaire de gestion, et avec le nouveau mode de calcul que nous proposons, pour délivrer un diagnostic intéressant sur le fonctionnement et la rentabilité du processus de production.
Mais en introduisant cette notion nouvelle de valeur intrinsèque des RNF dans le calcul économétrique, nous abordons ici un autre pan, totalement occulté, lui aussi de la société industrielle croisanciste, c’est le rôle de la nature en tant qu’associée du processus de production mis en œuvre par cette même société industrielle.
Alors que signifie exactement, et d’un point de vue comptable, cette notion de la Nature en tant qu’associée de la société industrielle ?
A ce point de notre réflexion, nous avons bien compris que le PIB n’était qu’un solde intermédiaire de gestion et ne mesurait que le volume de certaines composantes de l’activité économique globale, à savoir la consommation, les rémunérations, ou la valeur ajoutée, mais pas du tout le résultat d’exploitation global, c’est à dire la capacité à générer du bénéfice, ou du déficit, à l’issue de la mise en oeuvre du processus de production.
Nous avons également compris que, pour une entreprise, ne considérer que l’évolution positive du PIB, revient à ne s’intéresser qu’à l’augmentation de son chiffre d’affaires, ou au montant de sa masse salariale, voire, au mieux, à sa productivité, tout en négligeant complètement de regarder son résultat d’exploitation, c’est à dire son bénéfice ou son déficit, seul indicateur sérieux de la capacité d’autofinancement.
Nous comprenons aussi que, pour un entrepreneur ordinaire, cette posture serait impensable, car contraire à tous les principes de base de la gestion d’entreprise. Certes d’aucuns nous objecterons que, dans le cas d’une entreprise-nation, le but n’est pas faire du bénéfice, ni même de chercher à accroître année après année ses excédents de gestion, et que, dans ce cas de figure-là, la bonne santé économique d’une nation (et, a fortiori d’un ensemble consolidé de nations), peut très bien se traduire par un résultat comptable simplement équilibré, c’est à dire égal à zéro, concomitamment avec une consommation et/ou une masse salariale en augmentation régulière.
Cette remarque serait tout à fait pertinente, à ce détail près toutefois que le résultat devrait être réellement équilibré et ne pas cacher un déficit sous-jacent.
En effet, autant nous pouvons admettre que l’objectif de l’entreprise-nation ne soit pas de faire du bénéfice, mais soit plutôt de faire croître certains soldes intermédiaires de gestion pour le plus grand bien de la population, autant nous contestons qu’une entreprise, même une entreprise-nation, puisse vivre durablement en cumulant des déficits successifs, année après année.
Or, c’est précisément ce qui se passe pour l’entreprise « société industrielle » qui fonctionne systématiquement « à perte » depuis le milieu des années 1970, affirmation que je vais m’efforcer de démontrer tout au long des prochaines chroniques consacrées à cette analyse comptable de la société croissanciste.
Cette volonté de transparence tranche avec le comportement des gestionnaires de la société industrielle croissanciste, qui, face à l’implacable réalité comptable, choisissent la technique du masquage, en occultant systématiquement le déficit d’exploitation, volonté de masquage clairement prouvée par le fait que l’Etat gestionnaire croissanciste se refuse obstinément à produire les documents de synthèse annuels habituellement exigés par la tenue d’une véritable comptabilité, c’est à dire un compte de résultat et un bilan.
S’il n’a rien à cacher, pourquoi ce refus ?
Cette posture est d’autant plus choquante que toute entreprise ordinaire est contrainte de produire chaque année ces documents de synthèse, sous peine de subir une sanction de la part d’un Etat qui s’est exonéré lui-même de ladite contrainte. Cette contradiction flagrante ne semble pas perturber les gestionnaires de la société industrielle qui refusent tout débat sur le sujet, pourtant régulièrement réclamé par certains économistes hétérodoxes ne s’estimant pas convaincus de la vertu démonstrative du seul PIB calculé à la sauce croissanciste.
De fait, il paraît évident que nous sommes en présence d’une législation ad hoc et dérogatoire dispensant le pouvoir étatique d’avoir à fournir une photographie juste et sincère de l’activité économique du pays et législation qui l’autorise à ne produire que des extraits de comptes, habilement maquillés dans le but évident de tromper le grand public.
En revenant à notre notion de nature associée de la société industrielle et en transposant la relation Citoyens entrepreneurs/Société industrielle à la relation Société industrielle/Nature, il apparaît que la Nature, en tant qu’associée de la société industrielle (puisqu’elle lui a apporté son capital de départ), serait en droit de réclamer les mêmes états comptables de synthèse que la société industrielle prise en tant qu’Etat, réclame à ses entreprises filiales, c’est à dire l’ensemble des entreprises d’un même nation.
L’écologie étant une science qui étudie les lieux et conditions d’existence des espèces vivantes et les rapports qu’ils établissent avec leur environnement, une requête de type écologico-comptable consisterait donc, pour tout individu soucieux de contrôler les agissements de la société croissanciste, à suppléer la Nature afin d’exiger en son nom, et dans le langage des hommes, la production par les gestionnaires de la société industrielle des états de synthèse qu’ils refusent obstinément de divulguer, pour la raison évidente que ces derniers dévoileraient de façon aveuglante le piètre usage qu’ils font du capital de l’associée-nature, et leur incapacité manifeste à combler le déficit accumulé depuis des décennies.
C’est précisément cette relation comptable entre l’homme et la Nature qui fera l’objet de la prochaine chronique intitulée : Les relations comptables entre l’homme et la nature.