Chronique de l’après croissance n°2 : Les cinq principaux thèmes de propagande

Support de débat pour la réunion du 03/11/2022 à 14h00 sur https://meet.jit.si/decroissance

1er thème : La décroissance inéluctable

Soutenir l’idée que la décroissance n’est pas une idéologie, ni une philosophie, ni, encore moins, une religion, mais que c’est une réalité prochaine, une évolution inéluctable quoi qu’on fasse liée à la simple application des lois de la physique dont la société industrielle a cru pouvoir s’affranchir, évolution dont la première phase est sans doute déjà amorcée mais qui n’est pas encore visible à l’oeil nu.  La date de survenue de la phase visible de cette évolution inéluctable dépendant toutefois d’un certain nombre de facteurs et, de ce fait, ne pouvant pas être fixée avec précision.

Démontrer, chiffres à l’appui, que le système de la croissance est proche d’un état de banqueroute généralisée, c’est à dire d’une rupture fatale.

Exposer inlassablement les raisons qui conduisent à considérer que la question qui se pose à nous n’est pas de savoir si nous sommes pour ou contre la décroissance, mais bien plutôt de savoir comment nous allons pouvoir nous adapter au déclin inéluctable de notre système industriel, tout en évitant l’effondrement.

2ème thème : La critique de la croissance

Faire la critique radicale et globale de la croissance. Expliquer que la société de la croissance conduit à l’échec dans pratiquement tous les domaines (notamment le domaine de l’application des lois de la physique, mais également dans les domaines comptable, financier, sanitaire, alimentaire, culturel, social, politique). De ce point de vue cette critique s’entend comme un diagnostic réel portée sur une société souffrant d’une maladie incurable : la croissance.

Autre élément revêtant une importance fondamentale : Cette critique se voudra objective et non pas subjective. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Eh bien cela veut dire que nous ne devons pas développer pas certains types d’arguments anti-croissance du genre de :

  • je n’aime pas la croissance parce que je désire un monde,
  • je n’aime pas la croissance parce que la croissance dégrade notre vie sociale,
  • je n’aime pas la croissance parce que le monde de la croissance est absurde anthropologiquement, parce qu’il est indécent socialement, parce qu’il est irresponsable écologiquement.
  • …..Arguments que l’on entend ici et là dans la bouche de certains « objecteurs » de croissance

Tous ces arguments anti-croissance, tous aussi respectables les uns que les autres, souffrent néanmoins d’un grave défaut : ils sont subjectifs, c’est à dire que n’importe qui peut prétendre le contraire et qu’il n’existe aucun moyen de déterminer qui a raison et qui a tort.

Il existe par contre des critiques objectives, qui peuvent être plus difficilement contredites, ou, tout au moins, dont la contradiction peut être traitée à l’aide d’arguments rationnels. Ces critiques objectives sont celles-ci :

  • la croissance a voulu domestiquer la physique, mais c’est un échec (impasse physique)
  • la croissance a voulu faire du bénéfice d’exploitation, mais elle génère du déficit (impasse comptable)
  • la croissance a voulu créer un instrument magique pour échanger les biens, mais celui-ci est au bord de l’implosion (impasse financière)
  • la croissance a voulu améliorer la santé de l’homme, mais en réalité elle l’a dégradée (impasse sanitaire)
  • la croissance a voulu installer un système durable de production alimentaire pour nourrir 10 milliards d’individus, mais la faillite de ce système est toute proche (impasse alimentaire)
  • la croissance a voulu développer l’esprit humain, mais, au contraire, elle a provoqué une régression de sa capacité de réflexion (impasse culturelle)
  • La croissance a voulu mettre fin à l’histoire, mais au contraire elle a installé une situation prérévolutionnaire (impasse politique)

3ème thème : La critique du capitalisme

Montrer la consubstantialité de la croissance et du capitalisme – Expliquer et démontrer que le capitalisme est le fait générateur essentiel de la croissance et qu’il est l’activateur principal de sa durabilité. Ce qui, du même coup, identifiera notre critique radicale de la croissance à une critique radicale du capitalisme, capitalisme, terme amplement polysémique et galvaudé, mais dont nous proposerons une définition claire et exhaustive afin de bien fixer les idées et éviter les dialogues de sourds sur ce sujet particulièrement compliqué. Ayant ainsi clairement défini les véritables fondement du capitalisme, nous exposerons les moyens de rompre pacifiquement et légalement avec lui.

4ème thème : La promotion de la démocratie directe

De même que le capitalisme est consubstantiel de la croissance, l’oligocratie (ou si l’on préfère la démocratie représentative) est consubstantiel du capitalisme. La constatation de cette homothétie nous amènera à expliquer que le capitalisme ne peut s’exprimer politiquement qu’à travers un système qui réserve le pouvoir de fabriquer les lois, c’est à dire plus globalement toutes les règles coercitives, à un groupe restreint, une minorité de personnes représentatives de la caste des marchands et pas de l’ensemble des citoyens. Suivant le même schéma méthodologique que pour le capitalisme,   nous exposerons les moyens de rompre pacifiquement et légalement avec l’oligocratie et d’établir enfin une vraie démocratie : la démocratie directe

5ème thème : La promotion du programme pour une société de l’après croissance

L’inéluctabilité de la survenue de la décroissance débouche mécaniquement sur une société de l’après croissance. Pour gérer de façon optimale cette société contrainte, nous proposerons un programme, celui du Parti pour l’après croissance.

Bien expliquer que ce programme ne s’adresse qu’à des citoyens déjà convaincus au préalable de l’inéluctabilité de la décroissance (ou de la non durabilité de la croissance) c’est à dire ayant déjà été convaincus par les argumentations développées dans les quatre thèmes précédents. De ce point de vue, ce programme pour une société de l’après croissance n’a pas pour objectif de chercher à convaincre, mais de proposer un schéma de travail pour la construction d’un déclin au préalable considéré comme acquis.

Montrer que ce programme est un programme global, et complet, de révision du corpus législatif, c’est à dire de la constitution et des codes juridiques.

Expliquer en quoi ce programme pour une société de l’après croissance est différent des habituels programmes politiciens, dans la mesure où il n’est pas constitué d’un catalogue de mesures particulières pouvant être incorporées ici ou là dans le système actuel, mais que, à l’instar de la critique globale de la croissance, il est un ensemble indissociable, devant être considéré et débattu comme un tout.

Expliquer également que ce programme propose notamment un train de mesures législatives empêchant le capitalisme d’exister, ou plus exactement, un série d’abrogations de lois et règlements qui lui ont permis de naître, de se développer et d’engendrer la croissance. En bref, montrer que ce programme permet de sortir radicalement et définitivement du capitalisme en rompant avec lui.

Enfin développer une conception nouvelle de l’action politique : celle que que nous dénommerons : la juste analyse.

A ceux qui objecteront que notre discours est trop extrémiste (ou utopique), et “qu’il ne passera jamais”, objection formulée soit par des gens tentés de nous soutenir (mais freinées par ce pronostic de faible audience), soit par des détracteurs qui utiliseront ce qualificatif comme une marque de mépris, nous répondrons que notre conception de la politique n’a rien à voir avec le marketing mais qu’elle est guidée par la recherche permanente de la « juste analyse ».

Et, de ce fait, notre éventuel succès ne sera pas à rechercher dans un indice d’audience ponctuelle, mais dans notre capacité à ne pas être mis en défaut dans notre argumentation par aucune critique argumentée et de bonne foi.

Nous répondrons également que, contrairement aux apparence, l’utopie n’est pas de notre côté, mais plutôt du côté de ceux qui considèrent que le système actuel peut « durer » encore longtemps , voire très longtemps.

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