Si nous admettons la définition générique de la politique : « est politique ce qui est relatif à l’organisation d’une collectivité et à l’exercice du pouvoir en son sein », nous devons néanmoins y introduire un critère qualitatif qui va différencier notre approche de la politique de celle des autres partis, généralement fondée sur ce que nous dénommerons le marketing des masses.
Ce critère qualitatif différent que nous devons adopter, situé aux antipodes de ce marketing politique, c’est le critère (ou principe) de juste analyse dont nous devons préciser immédiatement le sens exact, afin de couper court par avance à toute mauvaise interprétation.
Car en posant le principe juste analyse en tant que moteur de l’action politique, c’est à dire de l‘agir humain visant à organiser coercitivement la collectivité, nous ne prônons pas l’avènement de groupes politiques se prétendant, chacun d’entre eux et alternativement, détenteurs de «la vérité», et incitant ainsi les masses populaires à adhérer à leurs prescriptions sur la base d’une foi inébranlable, et, accessoirement à donner l’exemple par une série de comportements présentés comme incontestablement vertueux et respectueux d’un cahier des charges axiomatique.
Nous affirmons, au contraire, que l’action d’un mouvement politique doit être guidée, non par la recherche de l’adhésion populaire la plus large possible à son discours, mais, uniquement par le souci de livrer une analyse sociétale sincère assortie de prescriptions, sans se préoccuper de l’impact que pourrait avoir cette démarche sur sa popularité auprès des masses.
Car recherche d’adhésion et recherche de juste analyse constituent deux objectifs contradictoires, le second étant, à notre sens, la vraie raison d’être de la politique d’un point de vue éthique, mais également la seule façon d’avoir une chance, toute petite, mais chance quand même, de pouvoir traiter efficacement le problème de l’impasse de la croissance.
Mise en œuvre de la sorte, la Politique cesse alors d’être une activité marchande et accède à un statut supérieur, celui d’une activité de recherche, de recherche de la cause des causes quoi qu’il en coûte, ce qui implique naturellement et en premier lieu, de dire publiquement ce que nous pensons être la réalité des choses.
Cette recherche permanente de la juste analyse, il faut bien le préciser, définit une posture de principe garante de la vertu d’une organisation politique, mais elle n’emporte aucunement la garantie d’obtenir un résultat idéal, les orientations programmatiques de cette dernière pouvant naturellement revêtir des formes multiples mais toujours nécessairement argumentée et contredites.
En conséquence, l’adoption par le PPAC du principe de la juste analyse entraîne notamment les conséquence suivantes :
- Les décisions, déclarations ou prises de position du Parti ne doivent pas tenir compte de l’audience populaire possiblement générée par ces publications.
- La recherche de la satisfaction de l’audience ne doit jamais guider la formulation de nos idées
- La prise en compte de l’audience doit concerner uniquement la manière de formuler nos idées afin qu’elle restitue le mieux possible leur sens exact.