Qu’est-ce que la démocratie ?

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Glossaire du PPAC : Démocratie

Dictionnaire Larousse : système politique dans lequel la souveraineté émane du peuple.

Pouvoir oligocratique : ce concept, dont nous nous attendrions à découvrir la définition au cœur même de la constitution oligocratique, n’est tout simplement pas défini par le pouvoir en place, ni au moyen de son texte fondateur, ni par les productions de ses exégètes médiatiques. Cette absence de définition est tout simplement remplacée par une affirmation allant de soi, telle qu’énoncée dans le premier article 1 de la constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ! ». Nous sommes donc conviés, par cet article liminaire, à entériner le fait que la France est officiellement une démocratie, sans que pour autant on nous explique ce qu’est une démocratie !….

Parti pour l’après croissance : système politique dans lequel le pouvoir d’édicter des règles coercitives est exercé exclusivement par le peuple.

Notre définition reprend l’esprit de celle du Larousse, mais en la précisant. En effet, il est probable que les rédacteurs du Larousse ont craint de nommer clairement un chat un chat en traduisant la souveraineté émanant du peuple, par le pouvoir exercé par le peuple. Cette retenue, sans doute provoquée par le sentiment que les représentants du pouvoir oligocratique actuel, eussent pris ombrage de ne pouvoir être clairement définis comme démocrates par le dictionnaire de référence, n’a apparemment pas eu de prise sur les rédacteurs du Dictionnaire Robert qui, lui, précise qu’en démocratie ce sont les citoyens qui exercent la souveraineté. Il n’en reste pas moins vrai que, dans un cas comme dans l’autre (Larousse ou Robert), le terme « souveraineté » n’est pas défini dans le texte explicatif et que nous devons aller chercher sa définition propre ailleurs. Sur ce point, moins polémique, les deux dictionnaires s’accordent tout de même pour désigner la souveraineté comme étant le pouvoir suprême, c’est à dire celui qui l’emporte sur tous les autres. Il en ressort donc qu’exercer la souveraineté, c’est tout simplement exercer le pouvoir suprême.

Afin d’achever la construction de notre définition précise de la démocratie, il nous reste maintenant à définir les contours de ce pouvoir suprême. D’un point de vue constitutionnel, la notion de pouvoir repose généralement sur trois piliers : le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, ceux-ci pouvant être complétés, d’un point de vue trivial, par d’autres pouvoirs civils tels le pouvoir des médias, celui des corporations, des multinationales, etc. D’un point de vue objectif, le pouvoir législatif, pris au sens générique de pouvoir d’édicter des règles coercitives ( c’est à dire des règles dont la non-observation entraîne des sanctions mises oeuvre par une force ayant le monopole de la violence légale), est le seul pouvoir qui n’est soumis à la volonté d’aucun des autres pouvoirs énumérés par ailleurs. Il en résulte que les soi-disant pouvoirs exécutif, judiciaire, médiatique, corporatiste, etc. ne sont en réalité que des fonctions, missions ou rôles, ne disposant d’une latitude d’intervention que dans le cadre limité et le respect des règles édictées par un autre pouvoir, le pouvoir suprême, que nous désignons sans ambiguïté comme étant le pouvoir législatif .

Il ressort de ce raisonnement que la souveraineté est concrétisée, du point de vue de l’exercice de la vie politique, par la mise en oeuvre du pouvoir législatif et que, par voie de conséquence, la démocratie désigne un système politique dans lequel le pouvoir législatif est exercé exclusivement par l’ensemble des citoyens. Ceci n’est naturellement pas le cas du système actuel dans lequel les règles coercitives sont édictées par un groupe très restreint de personnes. Cette conclusion nous permet, en passant, de dénoncer le caractère contradictoire voire fallacieux, de l’article 3 de la constitution de 1958 qui stipule que la souveraineté nationale appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. En effet si la souveraineté, c’est à dire le pouvoir suprême, appartient au peuple, cela signifie que c’est uniquement le peuple qui peut exercer ce pouvoir et pas ses représentants.

De plus, il est fallacieux de dire, dans cet article, que le peuple peut exercer sa souveraineté par la voie du référendum, puisque les articles 11 et 89 suivants, stipulent que la mise en œuvre du référendum ne relève pas du peuple, mais du président de la république. Ce stratagème rédactionnel est une preuve supplémentaire, s’il en était encore besoin, mettant en évidence l’imposture d’une oligocratie qui cherche en permanence à vouloir qu’on la prenne pour une démocratie.