3 – Amendement du programme sur la retraite (CL)

Réponse à Utopia :  Quant au domaine de la retraite, vous avez raison de faire observer qu’il n’est pas traité dans le projet DLD. Cette question a déjà fait l’objet de débats et de prise de position dans le cadre d’un projet similaire mais plus ancien.Nous avons effectivement omis de prendre position sur la question de la retraite dans le programme DLD, ce qu’il nous faudra rapidement mettre à jour. Nous vous remercions de nous l’avoir signalé.

Ajout proposé au programme DLD : Art. 53 bis. Les ateliers nationaux sont également accessibles à tous les citoyens dont la capacité de travail est réduite du fait d’un handicap physique, mental ou dû à l’âge. Dans tous ces cas, les quantités et qualités de travail demandés en contrepartie sont adaptées proportionnellement aux capacités réelles des intéressés, voire nulles si l’invalidité est totale.

Ajout Commentaire miroir : Le financement de la retraite n’est pas assuré directement par la collectivité. Cette modification est logique puisque tous les prélèvements obligatoires sont supprimés, dont naturellement les prélèvements servant à financer le système actuel. Cette modification est également une conséquence directe du 3ème principe du préambule de la constitution rejetant l’ « obligation de faire », donc de l’impôt, et, par assimilation, de tous les prélèvements obligatoires. Que ces prélèvements soient dénommés fiscaux, ou sociaux ne change d’ailleurs rien à leur caractère générique d’impôt.

Dans le système actuel, la retraite fait partie des 3 grands piliers de l’aide sociale avec l’assurance chômage et l’assurance maladie, mais la notion de retraite est bien différente des deux autres.

Premièrement, la « retraite » telle qu’elle est comprise actuellement c’est à dire déclenchée à un âge fixé par la loi, est directement liée au concept de salariat, alors que la « carence de travail rémunérateur » (terme générique du chômage) ne l’est pas forcément et que la « maladie » ne l’est pratiquement pas.

Deuxièmement, la « retraite », telle qu’elle est comprise dans le programme DLD, c’est à dire en temps que décision d’un individu de cesser son travail, présente un caractère de libre arbitre pour ce qui est de sa sa date de déclenchement, ce qui n’est pas le cas des deux autres faits sociaux dont la survenue reste aléatoire.

Troisièmement, et dans tous les cas, la retraite présente un caractère certain, prévisible et programmable, au contraire de la carence de travail rémunérateur et de la survenue de la maladie ou de l’accident.

D’un point de vue comptable, il convient de préciser que tous les prélèvements obligatoires sur les revenus du travail étant supprimés, chaque citoyen aura toute latitude pour organiser et programmer sa cessation d’activité sur le plan financier. Cette nouvelle vision de la vie active du citoyen va dans le sens d’une plus grande responsabilisation de son déroulement, d’une part, et dans celui d’une plus grande liberté dans l’échelonnement de sa cessation, d’autre part.

D’un point de vue objectif, un citoyen réduisant ou cessant son activité du fait de son âge et à la cadence de son choix, ne peut être considéré comme un citoyen « en difficulté », mais comme un citoyen suivant tout simplement le cours normal de la vie humaine qui comporte un début et une fin.Cette soi-disant difficulté, dénommée vieillesse, est une étape inéluctable de la vie de tout être humain et il revient à la société capitaliste croissanciste l’insigne honte de l’avoir stigmatisée comme étant une difficulté. Cette étape finale de la vie humaine est également prévisible par tout un chacun, rappelons-le, et ne peut donc être considérée comme un aléa devant être couvert par un dispositif de nature assuranciel.

Ceci étant posé, nous ne pouvons ignorer que certaines personnes âgées puissent se retrouver sans ressources pour un certain nombre de raisons qu’il ne nous appartient pas de juger. Cette situation objective de difficulté est palliée par le dispositif des ateliers nationaux. Ce filet de sécurité sociale doit en effet s’adapter à tous les types de difficultés, sans que le citoyen demandeur ait à justifier de quoi que ce soit. D’autre part, la contrepartie demandée sera adaptée aux possibilités objectives du citoyen demandeur, dont notamment les handicapés et les personnes diminuées par l’âge auxquelles la contrepartie en travail pourrait même être ramenée à zéro dans le cas d’une invalidité totale.