Contribution par Rachel Gaudecker
Si je puis me permettre, voici ma modeste contribution.
Je suis contre les interdictions.
OK je suis contre l’interdiction du meurtre, du cannibalisme, de l’inceste, du viol, on doit pouvoir utiliser tous les pesticides qu’on veut, rejeter toutes ses merdes dans la rue, dans les rivières, etc….vive la liberté !
Je suis pour le consentement unanime, l’assentiment réfléchi de tous.
Je suis pour le vote à l’unanimité.
La démocratie c’est le dissensus !
Je pense qu’une constitution doit se contenter d’être philosophique.
ça ne veut rien dire une constitution est un acte juridique pas un acte philosophique ou alors on rédige un autre type de texte.
C’est-à dire d’indiquer le chemin de la sagesse, et avant cela de définir ce qu’est la sagesse, et de quels outils nous disposons pour y parvenir.
Qu’est-ce que l’homme, comment fonctionne-t-il ? Quelle est sont histoire, son avenir, sa nature ? En quoi la sagesse, l’équité, l’égalité sont-elles contre-nature ? Est-ce un problème pour la survie de l’espèce ?
C’est de la philosophie ou c’est de la politique ?
Que voulons-nous ?
La décroissance, de la puissance en particulier et donc l’abolition du nucléaire
Que savons-nous ?
Une croissance infinie dans une terre limitée n’est pas possible
Les choses sont simples :
L’homme dépend de la nature et en fait partie.
Pour une raison que nous ignorerons sans doute encore longtemps, il est capable de provoquer des cataclysmes au sein de cette nature qui le loge et le nourrit. Il est en capacité de scier la branche sur laquelle il est assis.
Mais il a beaucoup de difficulté à le reconnaître.
Pour l’y aider, il pourrait mesurer l’impact sur les systèmes naturels de chacun de ses gestes :
- l’impact tangible immédiat,
- l’impact tangible à long terme,
- les risques d’impact à court et long terme.
Un vaste chantier qui placerait chaque geste sur une échelle de valeurs, dont l’unité serait par exemple « l’éco » ou « l’oiko » (pour économie, écologie, écosystème, ou tout simplement oiko en grec, la maison…).
Après cela il aurait l’esprit éclairé et pourrait faire des choix politiques pour lui, ses enfants et les enfants de ses enfants.
Car enfin la vraie question, au-delà de toute référence au bien et au mal, est notre survie et celle de l’espèce.
C’est aussi donc celle des autres espèces, et la préservation de leurs biotopes. A chacun sa maison.
Ah bon je croyais qu’il ne fallait rien interdire, en particulier l’atome qui détruit des territoires et des espèces, et fait des millions de victimes.
Laissons les cataclysmes faire le job.
La fin des temps arrivera bien un jour, sans nous consulter.
En attendant tâchons d’assurer notre survie, et contentons-nous de créer des déséquilibres au sein de la nature, en prenant soin que leurs impacts soient en-dessous d’une certaine valeur sur l’échelle que nous aurons définie. Déséquilibre acceptable 100 oikos. A partir de 500 oikos tu paies les dégâts, au-delà de 1000 oikos tu es ostracisé pour crime contre les générations futures (et pas que les générations humaines). Attention c’est rétroactif !! C’est prévisible, une remise à niveau oiko-durable passera par une décroissance d’ampleur, une déconsommation, une dérobotisation, un désurbanisme, une baisse de la démographie, un recours plus important au travail manuel humain…
Comme dans les bonnes pièces de théâtre il faut un antagoniste à notre scénario de chemin philosophique. Voyons voir, quel pourrait-il être ?
La soif de pouvoir ?
Inscrite dans nos gènes, c’est ce qui explique que l’homme a beaucoup de difficulté à reconnaître qu’il est une menace pour lui-même. Ceux qui accèdent au pouvoir voient leur programme génétique les conforter dans ce rôle : par le déni, la manipulation, la trahison…
Et un facteur ne va pas arranger le tableau: la pénurie des ressources pétrolières.
La conquête du pouvoir dans les groupes humains, un antagoniste de taille à l’accès à la sagesse !
Personnellement, je n’ai pas de doute quant à l’issue dramatique de l’histoire de l’homme.
Mais je continue à penser qu’il ne faut pas poser d’interdits dans une constitution. Ce sont les hommes qui ensemble peuvent se mettre d’accord pour prendre des décisions collectives.
Mais je continue à penser qu’il ne faut pas poser d’interdits dans une constitution. Ce sont les hommes qui ensemble peuvent se mettre d’accord pour prendre des décisions collectives.